La taxe Apparu, vous en avez peut-être entendu parler. En vogue dans les conversations d’experts immobiliers, elle suscite néanmoins de nombreuses interrogations chez le grand public. Alors qu’est-ce que vraiment cette taxe ? Qui est concerné par son application ? Quels sont ses impacts sur le marché de l’immobilier ? Autant de questions que nous allons aborder dans cet article, afin de lever le voile sur cette taxe qui ne cesse de faire débat.
La taxe apparu : de quoi s’agit-il vraiment ?
La taxe Apparu, également connue sous le nom de taxe sur les micro-logements, est un dispositif législatif instauré en France en 2012 par le secrétaire d’État au logement, Benoist Apparu. Ce dernier avait pour objectif de lutter contre la hausse des loyers des petites surfaces, souvent pratiquée dans les zones tendues, c’est-à-dire là où la demande en logements est supérieure à l’offre.
En pratique, cette taxe s’applique aux logements de moins de 14 m² pour lesquels le loyer dépasse 40 euros par mètre carré. Elle vise donc à réduire la spéculation immobilière sur ces petites surfaces, particulièrement prisées par les étudiants et jeunes actifs en début de carrière.
Quels sont les logements concernés ?
La taxe Apparu ne touche pas l’ensemble du parc immobilier. Elle s’applique précisément aux logements dont la surface est inférieure à 14 m², situés dans certaines zones géographiques spécifiques. Ces zones, déterminées par décret, correspondent aux territoires où le déséquilibre entre l’offre et la demande de logements est le plus marqué.
Le plus souvent, il s’agit des grandes agglomérations comme Paris, Lyon, Marseille, mais aussi de certaines zones touristiques à forte affluence. Si vous êtes propriétaire d’un bien immobilier répondant à ces critères et que vous le mettez en location, vous êtes donc potentiellement assujetti à la taxe Apparu.
Quel est son mode de calcul ?
La taxe Apparu est calculée en fonction du loyer hors charges au mètre carré. Elle s’applique lorsque ce loyer dépasse un certain plafond, fixé à 40 euros par mètre carré. Autrement dit, si vous louez un studio de 13 m² à 550 euros hors charges, vous êtes redevable de cette taxe.
En revanche, si le loyer est inférieur à ce plafond, vous n’êtes pas concerné. Le montant de la taxe est alors égal à 12,5% du montant annuel du loyer hors charges qui dépasse le seuil de 40 euros par mètre carré.
Quel impact sur le marché immobilier ?
Depuis sa mise en place, la taxe Apparu a suscité de vives réactions de la part des professionnels de l’immobilier. Certains y voient une mesure efficace pour lutter contre les abus de certains propriétaires. D’autres, en revanche, estiment qu’elle pénalise les investisseurs et risque de freiner la construction de nouveaux logements.
L’impact de cette mesure sur le marché immobilier est donc contrasté. D’un côté, elle a permis de freiner la hausse des loyers des petites surfaces dans les zones tendues. De l’autre, elle a pu dissuader certains propriétaires de mettre leur bien en location, réduisant ainsi l’offre de logements disponibles.
Comment se déroule le paiement de la taxe ?
Le paiement de la taxe Apparu se fait en même temps que l’impôt sur le revenu. Elle est déclarée sur la déclaration de revenus fonciers et est calculée sur la base du revenu net imposable. Il convient donc de bien garder une trace des loyers perçus et des charges déduites pour pouvoir déterminer le montant exact de la taxe à payer.
En cas de doute ou de difficulté pour calculer le montant de votre taxe, n’hésitez pas à solliciter l’aide d’un expert-comptable ou d’un conseiller fiscal. Ils sauront vous guider pour éviter toute erreur qui pourrait vous coûter cher en cas de contrôle fiscal.
Les exceptions à la règle : quand la taxe apparu ne s’applique-t-elle pas ?
Bien que la taxe Apparu concerne un grand nombre de propriétaires de petites surfaces, il existe toutefois des exceptions à cette règle. En effet, si votre logement est loué à un locataire bénéficiant de l’aide personnalisée au logement (APL), vous êtes exempté de cette taxe.
En effet, la loi considère que le montant du loyer est déjà encadré par le calcul de l’APL, qui tient compte de la taille du logement et du niveau de loyer pratiqué dans la zone géographique concernée. Par conséquent, l’application d’une taxe supplémentaire serait redondante et pénaliserait inutilement le propriétaire.
De plus, si le logement est loué à un locataire bénéficiant de l’allocation de logement social (ALS) ou de l’allocation de logement familial (ALF), vous êtes également exonéré de la taxe Apparu.
En somme, cette taxe ne s’applique pas lorsque le locataire bénéficie d’une aide au logement, qu’il s’agisse de l’APL, de l’ALS ou de l’ALF. Il est donc important, en tant que propriétaire, de bien vérifier le statut de votre locataire avant de déterminer si vous êtes assujetti à cette taxe.
Quelles sont les sanctions en cas de non-paiement de la taxe apparu ?
Le non-paiement de la taxe Apparu est passible de sanctions. En effet, tout comme l’impôt sur le revenu, cette taxe est obligatoire et son non-paiement peut entraîner des pénalités.
En cas de retard de paiement, une majoration de 10% du montant de la taxe est appliquée. Si le paiement n’est pas effectué dans les 30 jours suivant la date limite, une majoration supplémentaire de 5% est appliquée. De plus, des intérêts de retard peuvent également être dus.
En cas de non-déclaration ou de déclaration inexacte de la taxe, le propriétaire peut être soumis à une amende de 10% du montant de la taxe non déclarée ou mal déclarée. En cas de récidive, cette amende peut être portée à 40% du montant de la taxe.
Il est donc essentiel de respecter vos obligations fiscales en tant que propriétaire d’un bien immobilier concerné par la taxe Apparu afin d’éviter ces sanctions.
Un bilan mitigé de la taxe apparu
Depuis son instauration en 2012, la taxe Apparu a fait l’objet de nombreux débats. Si certains saluent son efficacité pour lutter contre la hausse des loyers des petites surfaces dans les zones tendues, d’autres estiment qu’elle pénalise les investisseurs et risque de freiner la construction de nouveaux logements.
Un bilan mitigé, donc, pour cette taxe dont l’objectif initial était de protéger les locataires des petites surfaces face à des loyers parfois exorbitants. Si elle a permis de freiner la hausse des loyers dans certaines zones, elle a également pu dissuader certains propriétaires de mettre leur bien en location, réduisant ainsi l’offre de logements disponibles.
En conclusion, la taxe Apparu reste une mesure controversée, qui soulève des questions importantes sur l’équilibre entre la protection des locataires et la nécessité de stimuler l’investissement dans le secteur immobilier. Au fur et à mesure des années, son application et son efficacité continueront sans doute à faire débat.